/ utopies gravitaires

Photos A.R.N

Laboratoire Topographique

Massif des Écrins/ / AURA  /Août 2020

Durée: 4 jours

Corps participatif

/ Aventures perceptives / Paysages / in situ / maintenant

Bivouac est un stage, un laboratoire, une expédition artistique. Il utilise un corpus d'expériences perceptives, somatiques ou chorégraphiques pour jouer à observer nos relations (extra)quotidiennes  au paysage.

BIVOUAC #5


Ce cinquième Bivouac# -estival - a eu lieu  dans le massif des Ecrins du coté de la Bérarde, entre la vallée de la Lavey et celle du Vénéon. Entre nuits sous tente et à la belle étoile, entre dénivelés nocturnes et performances cartographiques, entre contemplations minérales et épopées alpines. Une expérience intense et épuisante, pop et sauvage.


Les couleurs tombées du glacier nous ont accompagnées durant ces 4 journées. Mixtures chromatiques, fantasmes optiques, hallucinations d’altitudes et jeux perceptifs. Nous avons choisi de plonger dans la coloration de ce monde. La carte n’est pas le territoire, nous sommes des explorateurs anachroniques, furtifs et jubilatoires, de ces univers terrestres en RVB.

Les couleurs tombées du glacier

Cartogéométries

performance cartographique

7 figures tracées sur carte

Traduites ensuite dans le territoire par la marche.

Durée 15 minutes

7 variations 

Tracés ressentis du chemin 

de Champhorent à La Raja / Vallée de la Lavey - Écrins

30mn  de marche en moyenne

caméléonisations

se planter , s’ériger en attente,  

respirer le paysage

Chromatisme minéral et paillettes

Carminifier le monde 

un quart de transe chromatique d'altitude

Horizontales Horizons

superhéroÏne d'hypermontagne

Tomber les étoiles

Le corps du  paysage

Végétaliser la peau

Hybrider les vivants

Devenir sa propre chimère

Attroupements d'altitudes obliques

Survivadanse, le fort méconnu requin des écrins.

se déposer à 6000km au dessus du noyau terrestre

Microcosmes hallucinogènes

Atterrir sur cette planète.

Les reliefs Alpins

Technorandos et pulsations telluriques: Le beat des écrins.

Bivouac gastronomique

le mind des écrins. animisme 2.0

Se vertiger (l'alpinisme Intime)

Se sinuer pour creuser le paysage

métamorphe quittant sa tanière ou le camouflage rampant d'une divinité anonyme

Chromocinétismes et contemplations gravitaires. Jeux de perceptions, intraventures et autres  douceurs hallucinées en milieu alpin.

4 jours féériques pour 8 individus.

Postbivouac

Pauline  Woestelandt


Vanina Charpenay


Tracer le chemin.

Départ - descente en lacet - ligne droite – deux roches – descente – une montée – descente – plat – descente – tourner – tournoyer – marcher à plat – avant – après – eau – forêt – pont le deuxième – contre- bas – petite montée – courbe – ça monte encore – deuxième courbe – cascade – ça monte entre les rochers – ligne plat – rocher fendu – une maison – arriver.


Lola Potiron 


Expérience optique conique. Quels sont les sons de mes couleurs ? Gouter à la noirceur télescopique du détail sous mes pieds. Marcher comme pour animer le mouvement des couleurs. De l’ocre au rouge du sang. Imaginer les créatures de l’ombre. Écouter le blanc de l’écume. Le vert relief du vert sur la roche froide. Le gris tendre vers le rouge, le bleu.

Claire Daudin


Expériences optiques aventures lumineuses.

Ne voir que le BLANC – écume du torrent, veines des roches. « Tout est ROUGE ». Le sang qui bat mes temps et nourrit mon coeur, moteur de mes jambes, jaillit dans tout le paysage. Les rayons sont remplacés par ce fluide omniprésent. Mon corps, mon sang, envahit le paysage. Ne voir que le VERT. La chlorophylle explose. Un bourdonnement soudain de toute l'activité cellulaire des milliers d'organismes vivants autour de moi, j'entre dans le champ vibratoire de la vie en train d'agir, en plein accomplissement premier. Les variations de BLEU. Je baigne soudain dans un monde azur. La roche bleutée est partout. OBSCURITÉ. Chaque détail du paysage est bordé par un trait de noir délicat et profond. Les ombres des buissons dans lesquelles je pénètre sont un gouffre frais. L'obscurité me rappelle les vers:  «  Nel mezzo del cammin di nostra vita mi ritrovai per una selva oscura ».


Marjorie Hertzog


En rêvant de couleurs et de ce qu’on pourrait faire sans le faire.

j’ai vu du GRIS DÉGRINGOLÉ, j’ai imaginé dans chute pierres grises un roulé-boulé dans pierre, ralenti qui descend jusqu’en bas. J’ai vu du JAUNE FLOCON feuilles de bouleau jaunies comme des flocons, envie d’aller dedans pour les faire bouger, envie de monter aux arbres. J’ai vu du BLANC DÉCHIRÉ de bouleau branches arrachées et enfin VERT CHUTÉ montagne sapins abrupte juste en face avec de ce côté pierres roussies et l’envie de m’y dresser pour faire écho à ces sapins (l’abrupte chute de ce vert sapin qui ne cède rien à la pesanteur et s’étire vers le ciel).


Anthony Rondeau


Abri cherche refuge.

Transformation animale, je musarde fébrile dans le pierrier à la recherche d’un abri architecte où passer l’hiver. Je glane ici et là des branchages, des écorces, des cailloux avec fièvre et empressement pour me protéger du froid qui arrivera au galop d’un soleil devenu lointain. Mes dents incisent, mes ongles griffent, mon cuir toisonne ; la mutation s’opère inexorablement à mesure que je m’enterre.

Croquis de Claire Daudin