/ utopies gravitaires

Que l’on prennent tous ses yeux et que l’on se regarde, et qu’à l’aide d’un pot de peinture noire -, l’on brosse les tableaux les plus immenses afin que chacun fasse ce qu’il voit de son visage - On verra enfin que chacun ressemble si étrangement à l’autre qu’il en est le sosie - Que l’on arrête de se regarder dans les miroirs et que l’on commence à se regarder dans les tableaux noirs. / Jour- Télégramme de la deuxième heure / Jean Luc Parent

Photo emmanuelle singe

corps aveugle visible à 360°

corps - pansements - cube 1x1m - leds - accroches - câbles - poulies - fluos - systême électronique - air comprimé - arduino - logiciel ad hoc (partition lumière) - infrabasses

(nonvoir)3 expose le corps dans son rapport physique au monde, ses perceptions haptiques, prisme de notre relation fondamentale à la gravité.

Le monde est grand comme ton oeil. Je ferme les yeux pour me plonger dans mes perceptions internes. Je limite mon territoire et mes mouvements pour ne plus voir que les transformations internes liées à mes transferts de poids.

Une succession de postures, intercalées de noir. La lumière est générée en temps réel par un programme informatique, le Sunsquare. Du silence et des infrabasses minimalistes.

Conception et corps: Laurent Chanel

Création sonore: DEF

Création numérique: Vincent Rioux.

Régie générale: Charles Maisonnabe

Espace intérieur visible à 360°

Durée variable

Auteurs de cirque / La Villette / Juin 2009

EntrePont / Nice / Nov 2011

/ cycle des performances posturales  / in situ / hier

Photo emmanuelle singe

Photo emmanuelle singe

Photo emmanuelle singe

Photo charles maisonnabe

Photo emmanuelle singe

Photo charles maisonnabe

Photo charles maisonnabe

Photo emmanuelle singe

Photo charles maisonnabe

Écriture générative

Certains modèles informatiques contemporains et le système ancestral du Yi-king proposent des modèles de simulation de la réalité. Ils modèlisent le réel à travers les évolutions et les combinaisons d’éléments simples. Rien n’y est écrit à l’avance mais y sont définient des tendances, des probabilités, des potentialités.Les combinatoires qui sont ensuite engendrées n’ont pas de fin.

Le projet (nonvoir)3 est lui aussi basé sur un processus génératif. A partir d’un ensemble de règles propres ou protocoles, la représentation déplie «en temps réel» des agencements chaque fois singuliers.

Ainsi (nonvoir)3 expose au final le seul élément stable de ces infinies combinaisons: la métamorphose.

Le corps

Le choix de l’exposition pour aborder le corps comme une chose qui déploie ses propriétés physiques.

L’ensemble du dispositif est un amplificateur : un double cadre, un agencement de perspectives qui focalise sur le corps. Par la contrainte du cube de 1m, l’espace externe est diminué au profit de l’extension de l’espace interne. Les sensations liées aux transferts de poids du corps sont alors rendues visibles.

Le dispositif développe une vision holographique du corps. Il propose de multiples points de vue et de multiples instants du corps. Le regardeur fusionne alors ces images successives afin de reconstituer l’identité possible de ce qu’il voit. Le corps est présenté par une série de postures. Des’immobilités qui sont autant de manières d’interpréter son poids.

Partition optique

L’éclairage est constitué de 12 rampes de leds situés sur les arètes du cube central (complétés par des tubes fluorescents placés dans l’espace environnant suivant les possibilités in-situ). la commande est assurée via un programme informatique conçu pour l’occasion, le Sunsquare (son interface est rendue visible au public).

La partition optique se déploie par l’alternance du noir et de la lumière. Le noir est la colonne vertébrale de cette partition, il vient de manière récurrente provoquer la disparition du corps. Les enchaînements lumineux varient en densité, en rythme, en orientation et en qualité ; ils transforment la visibilité du corps et s’organisent en motifs , figures et cycles agencés selon une logique issue du jonglage.

L’agencement de la lumière provoque des impressions optiques, hypnotiques et vertigineuses, semblables aux sensations liées à certains films expérimentaux (voir par ex Peter Tscherkassky).

Le son

Le son est constitué par des infrabasses minimalistes. Elles surviennent entre de longues plages de silence et provoquent une expérience physique, viscérale, de la qualité vibratoire du son.

Espace-temps

Le dispositif est un espace clos, une géométrie implacable, un lieu sans issue, inéluctable: un cube. Un territoire comme frontière du corps mais aussi comme matrice, qui rend visible chaque geste, chaque acte, ces modifications de l’espace-temps. Le corps doublement cadré, le corps sur scène et surtout la mise en évidence

de la relation fondamentale du théâtre: regarder ce qui se révèle. Une exposition pour parler du corps, siège de toutes nos utopies. Notre matérialité qui est la base de tous nos imaginaires.

L’espace est restreint mais le temps lui se dilate. Une seule séquence, un acte unique qui se déploie à l’infini, en boucle. L’oeuvre évoque un réel à travers une fiction non narrative. Afin de donner à lire le temps de l’acte, de l’incarner par la temporalité, l’écriture agence des cycles

évolutifs qui ne comportent ni crescendo ni résolution ni épilogue. Un choix pour inventer un rapport au temps qui oscille entre immersion hypnotique et mise à distance totale du spectateur ; pour engendrer une uchronie.

Implantation du cube / Entrepont / Nice

extraits vidéos / Entrepont / Nice

4096 

Création: Laurent Chanel et Vincent Rioux

Impression sur aluminium, 1mx1m

(l’ensemble des possibles agencements lumineux des arêtes du cube)

Photos d’écran du Sunsquare, le logiciel ad hoc générant la partition lumière

Photos karine fourniols

Hypercube Metamorphe


Sculpture cinématique activée par

2 manipulateurs, 1x1m


Maquette d’étude  échelle 1/5 pour la réalisation d’un dispositif motorisé non réalisé.

extrait vidéo / La Villette / Paris

24 croquis d’hypercubes métamorphose / format A4

(nonvoir)3 version autonome / traces photographiques / espace périphérique + La villette / Paris

Photos karine fourniols